La fierté de Shinshu
Anciennement connu sous le nom de Suwa Seikosha, Seiko Epson est installé dans la région de Matsumoto dans la préfecture de Nagano, au centre de Honshu, l’île principale du Japon. La petite ville de Shiojiri abrite la manufacture des Grand Seiko équipées des mouvements Spring Drive 9R et Quartz 9F. Le nom de la ville signifie littéralement “les fesses du sel” car elle se situait historiquement à la fin de la route du sel, qui amenait l’or blanc aux villes montagneuses depuis la Mer du Japon. Plus au Nord de Shiojiri, le sel provenait plutôt du Pacifique, l’accès étant plus simple par les routes arrivant du Nord, évitant de traverser les montagnes entourant Shiojiri.
Le studio où sont assemblées les Grand Seiko équipées du 9F et du 9R porte le nom de Shinshū Watch Studio. Shinshū est l’ancien nom de la préfecture de Nagano. Il s’agit en fait de l’abréviation du nom complet de la préfecture de Shinano. L’Université de Matsumoto porte d’ailleurs le nom de Shinshū University.
Le nom du studio où sont assemblées ces GS est donc déjà un hommage à l’histoire locale en lui-même.
Lorsque Grand Seiko sort en 2004 ses premiers modèles équipés du fabuleux mouvement Spring Drive, trois modèles sont annoncés, les SBGA001, 003 et 005. La SBGA005 était une édition limitée et comme toutes les LE (Limited Edition), elle a un petit quelque chose de plus qui lui vaudra d’avoir droit à son propre article.
Aujourd’hui, nous nous pencherons plus en détail sur la SBGA001, devenue dernièrement SBGA201.
Le Spring Drive étant unique au Shinshū Watch Studio, les équipes de Seiko Epson ont pensé à rendre hommage à la culture locale avec cette montre historique, puisqu’il s’agit de la première Grand Seiko équipée du Spring Drive.
Pour comprendre, il faut se rendre à 10 kilomètres au sud de Seiko Epson, dans la ville d’Okaya au bord du lac Suwa, pour y trouver le Musée de la Soie.
En effet, Okaya était par le passé la capitale Japonaise de la sériculture (culture des vers à soie) et de la soierie en général, grâce à l’eau du lac Suwa et à la quantité importante des mûriers qui poussent dans la région. Il y a cent ans, le Japon produisait 80% de la soie grège (soie à l’état brut) au monde et la soierie représentait la moitié des exportations du pays, ce qui laisse entrevoir l’importance de cet artisanat dans la culture locale.
Les équipes du Shinshū Watch Studio ont donc réussi à concevoir un cadran somptueux qui fait leur fierté, en rendant hommage à un art propre à la région, à sa culture et à son histoire. Il faut voir ces cadrans de ses propres yeux pour apprécier la texture soyeuse et les reflets magnifiques qu’ils proposent, vous vous retrouverez alors directement propulsé à Okaya, aux-côtés d’une mamie en train de filer la soie pour produire un magnifique kimono.
Ces cadrans sont faits à la main, un par un, par une petite poignée d’opératrices dont la finesse des gestes se retrouve dans le délicat soleillage des cadrans. Il faut compter pas moins de 11 étapes pour concevoir ces petits chez d’oeuvres soyeux, entre les différentes étapes de poli miroir, de soleillage, de plaquage etc. Ils demandent plus d’étapes de fabrication que le fameux cadran Snowflake, un autre symbole du Shinshū Watch Studio !
Vous pouvez aujourd’hui profiter de cette fierté de Shiojiri sur de nombreuses références. Et vous savez maintenant qu’il ne s’agit donc pas de cadrans champagne mais de cadrans soie, façon Okaya !