Pérégrinations vers l’Ouest (et pourquoi mon coeur me ramène vers le Japon)
Bon, je ne vais pas faire semblant d’avoir lu ce classique de la littérature chinoise dont j'ignorais l'existence il y a encore 3 minutes, mais il s’avère que son titre colle parfaitement avec mon expérience horlogère de ces quelques dernières années.
Le dernier article que j’ai posté ici remonte à Novembre 2021, et si je n’ai rien écrit sur la marque depuis deux ans et demi, c’est parce que la flamme avait fortement vacillé, pour ne pas dire qu’elle s’était éteinte. Beaucoup de choses m’ont poussé à revendre mes GS et à aller m’aventurer du côté Suisse de la Force. J’ai cependant toujours gardé ma première GS, un petit modèle de 37mm automatique en titane (SBGR059) acheté avec beaucoup d’émotions lors d’un voyage au Japon il y a déjà 7 ans. J’ai également continué à payer l’hébergement de ce site, en espérant au fond de moi que la flamme se ravive un jour. Et ce jour est enfin arrivé ! Que s’est-il passé me demanderez-vous? Et bien à ma grande surprise, je dois ce retour de flamme à Watches&Wonders 2024 !
Mais avant ça, permettez moi de revenir en arrière et de vous expliquer les raisons qui m’ont fait m’éloigner de la marque au lion (non non, je ne parle pas de Peugeot mais bien de Grand Seiko, faites un effort !)
Les motifs de la rupture
Je pense que lorsqu’on aime une marque, il faut savoir être critique, voire même dur avec. Je vais donc être très clair sur ce qui m’a poussé à m’éloigner de la marque, non pas par plaisir de critiquer mais parce que c’est une marque que j’aime tout particulièrement et j’espère que ma passion pour elle se ressentira entre mes lignes.
Après une dizaine d’années d’une passion dévorante pour Seiko et Grand Seiko, je me suis retrouvé pris entre deux sentiments: le premier était l’impression d’en avoir fait le tour, le second était l’impression de ne plus reconnaître la marque qui m’avait tant fait rêver.
Faire le tour de Seiko n’est pas une mince affaire. J’ai eu la chance d’avoir, au cours des années, des montres qui représentent bien l’univers riche de Seiko, que l’on parle de montres vintages ou modernes, de la montre de kamikazes à la Credor phase de lune, de la Seiko Sportsmatic 5 au chronographe Spring Drive, du vieux boitier rhodié décrépi à la Grand Seiko en or rose en passant pas une tripotée de plongeuses, j’ai eu la chance et le plaisir d’expérimenter de nombreuses facettes de Seiko et de Grand Seiko. J’ai étudié dans les détails l’histoire fascinante de cette marque que j’ai partagé ici, lors de conférences en boutique, de webinaires, j’ai participé à la rédaction d’un livre, j’ai écrit des articles dans des sites horlogers ou encore fait un épisode de podcast dédié à l’horlogerie japonaise. J’ai appris et partagé plus que ce que j’aurais imaginé.
Bon ok, c’est cool, le partage la passion blablabla. Soit. Mais quand on a fait le tour de quelque chose (si tant est que ce soit vraiment le cas ici), on a envie d’aller voir ce qu’il se passe ailleurs, non?
L’autre chose qu’il s’est passé, et je l’évoquais déjà à demi-mot dans d’autres articles ici, c’est que la nouvelle stratégie de GS, ou du moins les changements opérés progressivement depuis 2017, ne m’ont pas vraiment plu.
Que ce soit au niveau esthétique avec le logo GS à 12h, que ce soit en terme de stratégie avec l’augmentation des prix, que ce soit en terme de philosophie avec l’éloignement des codes habituels de GS, que ce soit le marketing rébarbatif sur les supposées inspirations de la nature, c’était l’overdose. Le point de non-retour? Le 9SA5: GS sort un nouveau calibre unique en son genre avec un tout nouveau type d’échappement qui répond en fait exactement aux mêmes normes chronométriques qu’avant (quel intérêt?). Et le pire, c’est que de nombreux clients se plaignent de soucis de précision alors que les retours SAV se multiplient. Et je vous rappelle que la quête de la précision est censée être au cœur de l’essence de GS…
C’en est assez.
J’ai donc fait comme beaucoup d’autres anciens amateurs de la marque: je m’en suis détourné. Juste au moment où je croyais connaître et comprendre GS, la marque prend un virage qui s’éloigne de ce qu’elle me semblait être et me laisse sur le bord de la route. Le groupe underground qui jouait dans mon bar préféré remplit maintenant des stades et je trouve qu’ils ont trop changé. Le fameux “c’était mieux avant”.
J’écris ton nom, liberté
C’est donc tel un jeune divorcé qui s’inscrit sur Tinder que j’ai eu le plaisir de découvrir de nouveaux horizons ! J’ai même fait l’inverse de ce que font habituellement les amateurs d’horlogerie: on rêve d’abord d’horlogerie Suisse puis quand on en a fait le tour, c’est l’exotisme du Japon qui nous tend les bras. Que nenni, je suis parti à la découverte des Helvètes au détriment des Nippones. Quel drame, j’étais devenu mainstream…
Moi qui n’avais connu que GS, j’ai pu essayer, convoiter et même parfois acheter ces marques qui n’effleuraient même pas ma curiosité par le passé. Rolex? Trop cliché, je suis un amateur d’horlogerie moi Môsieur, pas un m’as-tu-vu. Tudor? Pfff c’est pour ceux qui n’ont pas les sous de s’acheter une Rolex. Omega? James Bond, la lune, blablabla ça va on a compris. Zenith? C’était une salle de concert là où j’ai grandi ça. Et bien ça, c’était avant.
Envolés les préjugés, je ne suis plus un GS boy snob qui ne jure que par le zaratsu et le Spring Drive. Finis les sushi et les ramen, à moi les röstis et la fondue ! Vous dites zaratsu, je réponds Cape Cod, vous dites Spring Drive, je réponds COSC, vous dites Taro Tanaka, je réponds Gérald Genta. Ca y est, je me suis libéré de mes chaînes d’otaku monomaniaque et monomarque, je montre mon ouverture d’esprit en envisageant des Panerai et des Hublot, je refuse d’être présenté comme un spécialiste de Seiko et prône le plaisir horloger avant l’intellectualisation de la passion. Pire encore, ultime affront, je pars au Japon et ramène comme souvenir horloger…une Omega ! Les amis qui me suivent sur insta sur mon compte @seikotaku me renomment même Rolotaku ou Omegataku.
Bon ok ok, je dramatise un peu et je grossis le trait. Mais les faits sont là. GS ne me captive plus autant qu’avant, les sorties ne m’émeuvent que rarement et j’ai plus de choses négatives que positives à dire sur le sujet, donc je me tais. A la place, je découvre d’un nouvel œil les marques Suisses que je connaissais de loin, je rencontre des gens qui travaillent dans cette industrie, je visite quelques manufactures, bref, c’est un petit bol d’air frais et de nouveauté.
Je découvre le plaisir d’apprécier une montre juste pour son look, sans essayer de lui trouver une cohérence avec l’ADN de sa marque, je ne réfléchis plus en termes de stratégie de marque ou de légitimité, adieu la fidélité horlogère, je goûte au libertinage tocantesque !
Mais alors pourquoi ce remake du fils prodigue?
J’ai le souvenir d’un copain quand j’étais étudiant qui disait “retourner avec son ex, c’est comme ravaler son vomi”. Classe et poétique. Mais pourquoi donc après ma rupture avec GS et mes batifolages helvétiques est-ce que je me retrouve à revenir tout penaud brosser Grand Seiko dans le sens du zaratsu? Qu’est-ce que le lion de Ginza a bien pu faire pour refaire battre mon cœur?
Et bien… Rien ! En un mot, c’est le fait de mieux comprendre comment fonctionnent les grandes marques Suisses qui m’a poussé à revenir aux bercails, comme un pauvre type retourne vers sa femme quand il se rend compte que les autres ne sont pas aussi spéciales qu’elle.
Dans les différentes choses dont je me suis rendu compte, j’ai enfin réalisé et compris par moi-même quelque chose que je savais déjà depuis longtemps en théorie: le travail humain derrière chaque montre Grand Seiko est monumental !
Beaucoup de personnes essayent de comparer GS à Rolex, et bien qu’il y ait une certaine logique derrière ça (les deux marques ont plus ou moins la même vision, juste des manières très différentes d’y parvenir), la comparaison ne tient pas longtemps. Là où Rolex est un mastodonte industriel, GS est une petite maison horlogère qui fait les choses à l’échelle humaine, avec une production annuelle à 5 chiffres, quand la couronne dépasse le million de montres produites par an. Certes les deux veulent créer la montre parfaite de tous les jours, belle, précise et robuste, mais là où Rolex a massivement investi dans des moyens industriels à grande échelle, Grand Seiko garde son humanité (non pas que ce soit un reproche envers Roro).
Bien que j’adore mes deux Rolex, je ne peux pas rester insensible à une marque qui continue à préférer la touche humaine à l’efficacité d’un robot. Je veux dire, même le sticker bleu de fond de boîte des GS est parfaitement centré et collé à la main par un type dont c’est le boulot ! Alors ok, ça ne sert à rien, je suis d’accord… Mais c’est quand même incroyable, non ?!?!
Chaque aiguille, chaque boîtier, chaque cadran, chaque mouvement, tout dans les montres GS nécessite l’attention d’un gentil petit être humain qui dédie ses journées à s’assurer que ces petits objets futiles soient faits de manière irréprochable. Je ne vais pas vous remettre ici la vidéo du type qui passe ses journées à loucher sur des aiguilles qu’il fait bleuir deux à deux, j’en ai déjà assez parlé ici (https://wadokei.me/blog/grand-seiko-pour-les-nuls-le-design-partie-2).
Grand Seiko a cette particularité très japonaise de ne pas faire les choses au plus simple ou au plus économique, mais de faire les choses au mieux, même si parfois ça ne change strictement rien. Les pinions du Spring Drive sont polis avec du bois (à l’aide d’une machine) pour assurer une meilleure transmission d’énergie et parce que le bois c’est mieux, les aiguilles sont brossées à la main pour un meilleur rendu et parce qu’à la main c’est mieux, et comme vous le savez maintenant, les stickers de fond de boîte sont collés à la main parce que…pourquoi pas ! Je reprendrai les mots de l’horlogère en charge d’assembler le chrono Spring Drive “pour qu’un mouvement soit beau, il faut que les gestes que nous faisons pour l’assembler soient beaux”. Ce n’est pas tant le résultat qui compte que la manière - ou plutôt l’art et la manière - d’y parvenir.
L’autre chose que je savais mais que j’ai réalisée “pour de vrai”, c’est que Grand Seiko propose quand même de la belle horlogerie et de la vraie horlogerie.
Aujourd’hui, le travail horloger de la plupart des grandes marques suisses se fait de manière séquentielle, c’est-à-dire qu’il y a des chaînes de montage sur lesquelles des opérateurs font la même tâche toute la journée, généralement visser la même vis ou placer le même pont. Il faut malheureusement mettre beaucoup de sous dans une montre Suisse pour qu’elle ait été touchée par un horloger, et ce parfois même quand on met 10 ou 15 000€ dedans !
Et chez Grand Seiko me direz-vous?
Déjà pour être horloger Grand Seiko, il faut être un horloger Seiko. Et ce n’est qu’après de nombreuses années et après avoir obtenu les certifications nécessaires qu’un horloger Seiko peut éventuellement passer chez Grand Seiko.
Il y a quelques jours, j’ai eu le plaisir de retrouver sur le stand Grand Seiko de Watches&Wonders 2024 mon ami Joe Kirk, National Training Manager - et bien plus ! - chez GS of America. Nous avons pu discuter tranquillement à l’écart alors qu’il me montrait les nouveautés, et au détour de la conversation, il m’a raconté l’histoire d’un horloger Seiko avec 20 ans d’expérience qui stressait énormément à l’idée de passer sa certification Grand Seiko. Cette tâche n’est pas confiée à n’importe qui. Les horlogers qui assemblent les mouvements de nos belles GS sont d’ailleurs toujours formés en interne dès leurs tout débuts pour s’assurer qu’ils répondent bien aux exigences de la marque. Il faut dire qu’au Japon, il est habituel de faire toute sa carrière au sein d’une seule et même entreprise, ce qui diffère quand même clairement des horlogers Suisses qui vont généralement de manufactures en manufactures en fonction des envies, des plans sociaux, du remplissage des carnets de commande etc. D’ailleurs certaines grandes entreprises Japonaises ont même des agences matrimoniales en interne, chargées de faire se rencontrer leurs employés célibataires. D’autres ont également des concessions dans des cimetières pour que les employés de l’entreprise soient enterrés ensembles. C’est dire si l’appartenance et la fidélité à l’entreprise est forte au Japon !
Mais revenons-en aux tocantes.
Les mouvements GS sont assemblés à la main par des horlogers hautement qualifiés, que l’on parle de quartz, de Spring Drive ou de mouvements mécaniques. Ca va même plus loin: pour le Spring Drive, les nouveaux horlogers sont sous la tutelle d’anciens, ils travaillent en équipe plutôt que de faire de l’assemblage séquentiel. Mais avant de mériter la tutelle d’un horloger expérimenté, ils doivent participer aux concours nationaux de réparations horlogères dans les National Skills Competitions.
Au Shizukuishi Watch Studio (où sont assemblées les GS mécaniques), il existe quelque chose de comparable. Leurs meilleurs artisans reçoivent le titre de Meister selon leur spécialité (habillage, assemblage, traitement du métal etc). Lorsqu’un artisan reçoit le premier grade de Meister Bronze, il choisit un apprenti à qui il transmettra son savoir-faire. Le grade de Meister n’est accordé que pour deux ans et doit être renouvelé avec l’accord des Meister supérieurs, des supérieurs hiérarchiques etc. Le grade de Meister Silver est donné aux artisans engagés à l’échelle de l’industrie horlogère en participant à des activités qui dépassent le simple niveau de la marque. Et enfin le grade Meister Gold est donné aux artisans dont le pays à reconnu l’excellence et le savoir-faire, en particulier avec le Yellow Ribbon Medal, qu’on pourrait considérer comme l’équivalent du Meilleur Ouvrier de France. Un Meister a généralement environ 20 ans de plus que son apprenti, on est vraiment sur une transmission intergénérationnelle. Ce système est en place depuis approximativement 2004 et toujours d’actualité 20 ans plus tard.
Je râlais un peu plus haut au sujet du calibre 9SA5. Après tout, pourquoi s’emmerder à développer un nouveau calibre avec une nouvelle architecture, de nouvelles décorations, un nouvel échappement et même un nouveau spiral si c’est pour garder la même précision que ce bon vieux 9S des familles? Est-ce que ce nouveau mouvement propose vraiment des avantages ou est-ce que c’est un simple prétexte à l’augmentation de prix et au repositionnement de la gamme? Chacun verra midi à sa porte, et il est vrai que ce nouveau calibre permet de positionner ces nouveaux modèles sur une gamme de prix plus élevée. Peut-être. Mais ce nouveau calibre reste tout de même de la belle horlogerie avec ce nouvel échappement Dual Impulse et cette nouvelle géométrie de spiral, avec de la vraie R&D derrière, tout en continuant à faire les choses à leur façon (une des caractéristiques propres à Seiko et GS à mon sens), et pas juste comme les autres. D’ailleurs je suis tombé il y a peu sur un brevet de Seiko déposé en 2011 pour un échappement à détente, ce qui montre que Seiko et GS n’ont jamais vraiment cessé la R&D sur les échappements et qu’ils restent actifs dans la recherche théorique. Et c’est ce travail de recherche et développement qui leurs ont permis d’acquérir le savoir-faire et les connaissances pour développer des choses aussi uniques et spécifiques que le tourbillon à force constante ou l’échappement Dual Impulse.
D’après les horlogers du studio, ce nouveau calibre est également mieux conçu pour eux et donc plus facile à assembler, ce qui montre l’attention qui a été portée à son développement. Enfin, il montre également que GS prend en compte les retours des clients et autres amateurs d’horlogerie en ayant créé un mouvement plus esthétique et plus fin, mais tout en restant aussi robuste fiable et précis. Et tant qu’on parle de l’investissement humain dans ces montres, les horlogers de Shizukuishi continuent de faire le réglage et l’équilibrage du balancier spiral à la main, en travaillant à l’ancienne sur le spiral et sur le balancier.
Quel rapport avec Watches&Wonders alors?
Un peu plus haut je disais que ce qui m’a ramené vers Grand Seiko, c’est Watches&Wonders 2024. Comme je le disais, j’ai eu la chance de pouvoir essayer les nouveautés et surtout de pouvoir discuter avec Joe Kirk qui est sans l’ombre d’un doute la personne la plus pointue et passionnée par les GS modernes, il connait la marque sur le bout des doigts (ça fait 20 ans qu’il a commencé à vendre du Spring Drive) et a un vrai don pour partager ses connaissances et sa passion. Notre discussion m’a déjà rassuré sur ce que fait GS dans les coulisses, ce qu’il font en terme de formation et de préparations pour l’avenir, comment ils se sont occupé des problèmes du 9SA5, ce qui m’a permis de voir que malgré certaines choses discutables à mon sens, il y a une vraie vision et une vraie cohérence dans leurs démarches depuis 2017 et la séparation officielle entre Seiko et GS (GS au Japon est maintenant totalement séparé de Seiko, plus personne n’a de double casquette, ce qui était encore le cas il y a peu).
Je pense aussi que le contraste entre cette année ennuyeuse du côté des Suisses et l’évolution progressive de GS qui suit son petit bonhomme de chemin m’a montré que finalement, ils ne font pas les choses si mal que ça !
Mais cette édition de W&W m’a également permis de constater que Grand Seiko, malgré les changements évidents de ces dernières années, continue sa route et reste fidèle à ses grands principes. Alors oui, le médaillon doré sur les boucles déployantes n’est plus que pour les modèles en titane, oui on retrouve des aiguilles brossées sur des cadrans clairs, oui on a des GS manuelles avec des cadrans laqués, oui on a des GS bardées de diamants, oui on a un tourbillon (et si j’en crois les brevets déposés, ça ne va pas s’arrêter là…), oui les GS d’aujourd’hui sont différentes de celles d’il y a 10, 20, 50 ou 60, mais c’est normal, non?
Au final, qu’est-ce que j’ai appris de ces années d’errance et qu’est-ce que j’en retire?
La chose essentielle que je retiens, c’est qu’il faut accepter qu’une marque qu’on aime évolue. Ce désamour que j’ai pu ressentir pour la marque, je suis sûr que d’autres l’ont vécu à d’autres ères de celle-ci, lors d’autres virages et d’autres évolutions. Les choses ne sont jamais figées et il faut concéder qu’une marque horlogère, pour pouvoir continuer d’exister en restant dans son temps et en attirant de nouveaux clients, est obligée d’avancer, de changer et d’évoluer. Le tout est de le faire intelligemment. Et bien que tout ne soit évidemment pas parfait dans ce que fait GS, je suis content de voir que la marque continue à miser sur l’aspect humain, sur la belle horlogerie, sur la formation et la transmission du savoir. Je suis maintenant convaincu qu’ils avancent dans la bonne direction, même si ce n’est pas celle que j’aurais imaginée.
Si Grand Seiko nous invite à réfléchir à la nature du temps (Nature of Time), la culture Japonaise a en son cœur la notion de l'impermanence des choses. Il est donc tout naturel de constater que chez Grand Seiko aussi, rien n’est permanent, rien n’est fixé, rien n’est figé, et la nature même de la marque évolue au fil des saisons et des années.
Disclaimer: attention, mon but n’est pas de déterminer ici qui est le meilleur, qui est le plus fort, qui a la plus grosse (maîtrise horlogère, évidemment), de dire que GS est mieux que le reste. Je suis très heureux de m’être plus intéressé aux montres Suisses, je suis très heureux d’avoir maintenant des Rolex et des Omega, je ne crache absolument pas dessus, ce sont des montres fantastiques. Mon but est simplement de raconter pourquoi je me suis éloigné de GS et pourquoi j’ai plaisir à redécouvrir et mieux apprécier ma marque de coeur maintenant que j’ai appris à mieux connaître et expérimenter avec les montres Suisses. Toutes les marques ont leurs forces et leurs faiblesses et il n’y a pas de compétition, chacun est libre de préférer telle ou telle marque selon les critères qui lui sont propres.
Sources: